Libéralisation du marché de l’électricité : vers un avenir faussement vert ?

Publié le par Admin

Le marché de l’électricité s’est ouvert à la concurrence le 1er juillet dernier. Les particuliers ont maintenant la possibilité de rester au tarif réglementé d’EDF ou de choisir un fournisseur en fonction de son offre énergétique et des services qu’il propose. Des organisations se positionnent en faveur d’une offre générale qui intègre les énergies renouvelables et d’un service public global de l’énergie envers les citoyens, quelque soit leur fournisseur.

L’électricité n’est pas une marchandise comme les autres et est actuellement en France le vecteur imposé de services énergétiques dont peu de citoyens peuvent se passer : éclairage, télécommunications, chauffage, cuisine - mais aussi transports collectifs, appareils médicaux, etc. Cette situation singulière met les usagers en situation de dépendance.

Compte tenu des contraintes environnementales et physiques, l’électricité devrait être produite à partir de sources renouvelables et réservée aux usages pour lesquelles elle est irremplaçable : lave-linges et appareils électroniques, par exemple. Elle est à proscrire pour le chauffage comme pour la cuisine, d’autres énergies plus efficaces existant pour cela. Parallèlement, une fourniture fiable dépend de réseaux dans lesquels les acteurs privés n’ont pas intérêt à investir.

C’est pour toutes ces raisons que des organisations s’opposent à la libéralisation telle que définie depuis 1996. Celle-ci conduit en effet à la constitution d’oligopoles privés, donc à une hausse des prix défavorable aux usagers, sans pour autant s’accompagner de gains notables pour l’environnement.

Vers un service public écologique de l’énergie

Il ne s’agit pas pour autant de défendre EDF en l’état. Des organisations estiment qu’il y a urgence à fondre EDF dans un vaste ensemble garant d’un véritable service public de l’énergie, à la fois chargé de la production et de la maîtrise de la consommation. Au vu des dangers et des coûts collectifs, la production nucléaire est à abandonner, car l’impact environnemental et la toxicité des procédés ne peuvent aucunement être mesurés à la seule aune des émissions de CO2. Une large partie des moyens mis en œuvre par cette nouvelle entité devrait poursuivre des objectifs définis collectivement en matière de sobriété, d’efficacité énergétique, de production renouvelable et d’équité.

Ce service public de l’énergie ne pourra assurer ses missions que si ses statuts sont réformés pour que son administration soit exercée par des représentants des usagers, des collectivités locales, des syndicats et de l’Etat. La production comme l’efficacité énergétique et la maîtrise de la consommation, passe par une coordination des missions assumées par le service public, les structures d’économie sociales et/ou locales telles qu’Enercoop et les régies publiques, notamment pour développer les énergies renouvelables et la récupération de chaleur à l’échelle locale. L’autoproduction énergétique doit également être vivement encouragée.

Conseils à suivre dans le contexte actuel

Pour l’heure, des organisations estiment que les citoyens, notamment les plus pauvres, ne doivent pas quitter le tarif réglementé en raison des spéculations et des tensions sur les prix qui en résulteront. Les personnes physiques et morales pouvant faire face à une hausse des tarifs peuvent se tourner vers Enercoop afin de soutenir le développement de l’électricité renouvelable et du secteur coopératif. Car parmi les offres d’électricité « verte », seule Enercoop est réellement crédible.

Pour ne pas se laisser abuser par les différentes offres soi-disant vertes qui vont apparaître sur la marché à partir de dimanche, nous vous conseillons de consulter la notation qui a été effectuée par Greenpeace. Cette étude, "Ecolo Watt", consultable sur le site de la Révolution énergétique, classe les fournisseurs qui existent aujourd’hui : Enercoop (17/20), GEG (10.9/20), Electrabel (7.4/20), Poweo (7.3/20), GDF (5.8/20), EDF (4.9/20) et Direct Energie (4.5/20). L’écologie étant devenu un critère marqueting, il est nécessaire de rester vigilent et informé. Une série d’offres sont dites vertes alors qu’elle sont basées sur le système des certificat vert, système déjà largement contreversé.

Le CLER, Comité de liaison des Energies Renouvelables, avec le WWF, a créé le label EVE afin de certifier les différents fournisseurs d’électricité de qualité. Les critères utlisés sont organisés autour de 3 axes principaux : Respect de l’environnement, la lutte contre l’effet de serre et la protection des consommateurs. Pour plus d’information aller voir sur le site www.electricite-verte.info.

Par ailleurs, les conditions d’accès au Tarif de Première Nécessité doivent être assouplies pour que le minimum vital soit fourni sans discontinuité à tous. Les plus gros consommateurs doivent cesser d’être privilégiés par des tarifs qui sont en pratique dégressifs : la progressivité du tarif doit donc être mise en œuvre le plus rapidement possible. Enfin, pour alléger la charge de la collectivité et du RTE, il importe aussi qu’EDF cesse d’entraver les particuliers qui sont prêts à produire de façon autonome tout ou partie de leur électricité.
Le 1er juillet, jour de l’ouverture du marché français de l’électricité, c’est le jour qu’ont choisi cinq jeunes motivés pour parcourir 2000 kilomètres à travers la France à bord d’une voiture à pédales solaire ! Ils sensibiliseront les populations sur les thèmes des changements climatiques, des économies d’énergies et des énergies renouvelables. Cette voiture à pédales, ou Rosalie, sera assistée électriquement grâce à des panneaux solaires fixés sur le toit.

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